Un exosquelette est un dispositif articulé d’assistance à l’effort, porté par un utilisateur dans le but de réduire son engagement physique d’augmenter ses capacités physiques et ainsi de lutter contre les TMS (troubles musculo-squelettiques).
L’introduction de cette nouvelle technologie dans un environnement de travail implique de nombreux changements pour les opérateurs notamment en termes d’impact sur leur organisation de travail, leur productivité, leur sécurité et à terme leur santé,
Pour réussir la mise en œuvre d’un tel système, il est nécessaire de prendre en compte l’ensemble des facteurs susceptibles de faciliter son acceptation auprès des utilisateurs.
1 – L’utilisateur doit être impliqué dans le déploiement de la solution
L’intégration des exosquelettes dans le quotidien des salariés doit faire l’objet d’une analyse du besoin d’assistance physique spécifique à chacun des postes.
Chaque utilisateur potentiel doit être impliqué dès la phase de réflexion et tout au long du déploiement du dispositif.
Il doit être formé et pouvoir bénéficier d’une phase de familiarisation avec le nouvel outil.
Il est également important qu’il se sente soutenu par sa hiérarchie et ses collègues s’il venait à rencontrer des difficultés dans l’utilisation de l’exosquelette.
2 – La mise en place de l’exosquelette doit être facilitée
Un des critères essentiels à l’acceptation de l’exosquelette est sa facilité de mise en place. Un salarié réticent à l’intégration d’un exosquelette dans son quotidien peut être rassuré si l’outil :
est rapide à prendre en main ;
est facile à utiliser ;
est simple à déplacer ;
lui permet de bouger facilement ;
lui permet de bien contrôler et maîtriser ses gestes.
3 – Le recours à l’exosquelette doit modifier les performances
Si le dispositif démontre clairement permet une amélioration des performances de l’utilisateur tout en le soulageant des contraintes physiques, il a davantage de chances d’être bien accepté.
Cela signifie qu’il doit permettre d’exécuter les tâches plus rapidement et de manière plus efficace. Si l’opérateur a l’impression que ses performances sont identiques avec ou sont réduites avec l’ exosquelette, il risque d’avoir beaucoup plus de mal à en voir l’utilité.
4 – L’utilisateur doit se sentir en sécurité
L’introduction de l’exosquelette sur un poste de travail pose forcément la question de la sécurité du salarié.
En effet, l’utilisation de certains exosquelettes modifie la motricité nécessite de bien penser à l’environnement de travail de l’opérateur pour entraîner un minimum de changements dans sa façon de travailler.
Cependant, des risques peuvent toujours exister, comme celui d’une blessure due notamment ceux dus une mauvaise maîtrise de l’outil, dans le cas d’une défaillance du système ou d’une collision avec un autre opérateur. Chacun de ces risques d’entre eux doit être analysé et évalué pour permettre au salarié de travailler dans les meilleures conditions possibles et en toute sérénité.
L’utilisateur doit également percevoir des améliorations au niveau des douleurs (genou, dos, bras, jambes…) ressenties avant l’intégration de l’exosquelette pour être convaincu de son intérêt.
5 – L’exosquelette ne doit pas induire de pression supplémentaire
Après la phase d’habituation, qui doit être le plus courte possible, le recours à l’utilisation des exosquelettes doit avoir pour objectif de faciliter l’exécution des tâches difficiles et ne doit en aucun cas créer du stress supplémentaire au salarié.
Si le salarié a la sensation qu’on augmente sa charge de travail, qu’il a plus de pression sur les délais ou sur les quantités à produire, il y a de fortes chances qu’il soit peu enclin à faire des efforts sur l’utilisation de l’exosquelette.
6 – L’exosquelette ne doit pas créer de fracture sociale
La dimension sociale a également toute son importance dans l’acceptation d’un tel équipement. L’utilisateur ne risque-t-il pas de sentir isolé ? En perte d’autonomie ? Jalousé par ses collègues non équipés sur leurs postes ?
Tous ces impacts sur l’état psychologique de l’utilisateur doivent être pris en compte lors de l’installation du dispositif et le suivi de la réussite du projet.
Pour limiter les réticences et la peur de se voir transformer en « homme-robot », il est possible de passer par une phase de transition durant laquelle on pourra limiter la durée de port de l’exosquelette à quelques heures par semaine seulement et cibler son utilisation sur les tâches les plus pénibles.
La mise en place d’un exosquelette dans un environnement de travail doit s’inscrire dans une démarche globale de prévention des risques et des réévaluations doivent être réalisées régulièrement notamment sur l’acceptation de l’équipement par le salarié.